Il fallait bien attendre un soir de lune pleine, pour évoquer la poésie que contient :
« Les Iles en Accent Aigu » recréent par un poète de 26 ans.
De sa Caraïbe natale il a emprunté la chaleur, l’intensité de la vie, et son livre vibre
Comme un chant d’amour, musique première de l’humanité.
Mais prenons garde à la définition qu’en donne l’auteur dans son exergue :
« Je ne t’aime pas pour t’aimer
Mais pour m’aimer en toi »
Sommes –nous en présence d’une œuvre narcissique ?
Non, car dans le miroir d’eau où le poète se penche, c’est bien le sourire d’un visage féminin qui se dessine.
Anderson Dovilas nous retrace son voyage en pays d’amour, avec tant de force et d’imagination qu’il le place d’emblée parmi les récits les plus prenants du genre.
Il mêle avec art la violence à la douceur, les eaux dormantes aux tempêtes des corps et des âmes.
Dans chaque poème il libère les formes et la matière pour les recomposer dans un univers d’idéale beauté. La sensualité naît sous sa plume, et l’érotisme nous emporte dans un océan de plaisir :
« Nos souffles
Emphases d’extases
Bercent la rivière prise au piège
Dans nos draps fétiches d’orgasmes »
Cependant Anderson Dovilas, replace ses textes sous un éclairage métaphysique :
« Parce qu’aimer c’est vivre l’amour de l’autre
Comme un exemplaire de soi »
Amour-miroir, amour gémellaire, désir d’identification et d’union absolue, sont peut-être les aspirations essentielles et souterraines du poète. Les ardeurs de la passion, la jouissance, le plaisir, malgré leur intensité, ne sont que des états sublimés, qui appartiennent malgré tout au domaine de l’éphémère.
L’extase ne dure qu’un moment, nous le savons ! Désespérément nous cherchons à prolonger cet instant.
De cette quête douloureuse surgissent des météores, des fusions d’étoiles, des comètes striant l’espace de glaces brûlantes :
« Je viendrai corps et âme
Dans le cosmos averti
De l’envie d’être un être
Obèse de galaxies. »
Mais les riches heures d’Anderson Dovilas recèlent également toute la douceur du monde. Ainsi les mots qu’il adresse à son petit frère Stanley :
« Il est aussi vrai qu’il y a des jours
Où il ne fait jamais jour
Et des nuits qui ne se ferment jamais
Il faut dormir petit frère …. »
Le poète est un tendre….de ce livre il faut retenir la beauté, œuvre d’un enchanteur au lyrisme parfois biblique :
« Nul vin n’est comparable
A celui de tes lèvres
Dans la communion
De nos étreintes. »
La beauté épousant les folies de la passion, une écriture riche, originale, teintée parfois de surréalisme, servie par un talent qui ne cesse de s’affirmer font d’Anderson Dovilas un auteur d’avant-garde, marqué par le souffle de l’ange.
Denise Bernhardt
Montmorency le 6 Février 2012